Si Kodak a pu faire faillite en moins de 10 ans, malgré son monopole, qu’est ce qui empêche la démocratie d’en faire autant ?
George Eastman, un Américain, fonde en 1881 la firme Kodak. En 1885, il met au point la pellicule. Il rend alors la photo accessible à tous. C’est une véritable révolution.
« Il est difficile de trouver un produit dans le monde dont la marge bénéficiaire soit comparable à celle de la photo couleur… et qui soit légal », déclarait, en 1985, l’un des dirigeants de Kodak au Wall Street Journal.
Pendant un siècle, Kodak règne en maître sur l’image et sur la photographie.
« On régnait sur tout : la pellicule, l’appareil photo et le développement. La chaîne complète », se souvient François Sauteron, ancien directeur des ressources humaines de Kodak France.
Kodak est l’une des entreprises les plus rentables du monde. Elle emploie jusqu’à 135 000 personnes à travers le monde.
Mais en quelques années, Kodak fait faillite. Que s’est-il passé ?
« Le nerf de la guerre a toujours été le business de la pellicule », témoigne Robert Shanebrook, ingénieur de la firme de Rochester pendant trente-cinq ans. « Les appareils ont été conçus pour aider à vendre des films, le modèle économique était fondé sur la pellicule. C’est comme si Kodak était avant tout un fabriquant de lames qui faisait aussi des rasoirs ».
- Kodak a inventé la pellicule, mais a cessé d’inventer la photo. Il a sans cesse amélioré son produit, jusqu’à en avoir le quasi monopole planétaire, mais a raté le train de l’évolution, le passage au numérique.
- Il a cru que la pellicule c’était la photo, or ce n’était pas la photo. Kodak ne savait pas qu’il exist(er)ait d’autres façons de faire, de traiter, d’échanger et de sauvegarder des photos.
- Les chimistes de Kodak ont cru que la solution ne pouvait venir que d’une amélioration de la pellicule, alors que la solution allait venir de personnes ne comprenant rien à la chimie, les électroniciens.
- L’amélioration ne suffit pas. Un inventeur ne doit jamais cesser d’inventer. Kodak a amélioré la pellicule, mais a raté l’invention de la photo numérique.
Cela aurait demandé une grande humilité, une grande modestie.
Cela a causé la perte de la société Kodak.
Pensez-vous encore que le monopole d’une solution et/ou d’une idée suffise à la rendre pérenne ?
La démocratie a aussi, comme Kodak, le – quasi – monopole dans le monde.
Aujourd’hui la démocratie est partout. Elle n’est jamais remise en cause nulle part. On ne voit pas comment la remplacer, mais on tente par – presque – tous les moyens de « l’améliorer ». Elle est la pellicule de notre système social et politique.
Comme pour Kodak, en politique l’amélioration ne suffit pas. Il ne faut jamais cesser d’innover. Il y a une évolution de notre système social et politique en dehors de la démocratie.
La démocratie n’est pas l’évolution de notre vie politique et sociale. Elle n’est (ou plus justement, n’a été) qu’une étape.
- la démocratie est impuissante devant la complexité de plus en plus grande des problèmes
- la démocratie par son dogme de l’égalité et son arbitrage au système majoritaire crée plus d’injustices qu’elle n’en résout.
- la démocratie est très rigide et peu flexible aux changements de plus en plus rapides.
- la démocratie est la « pellicule » de notre système social et politique. Comme pour la pellicule Kodak, la démocratie est arrivée aux limites de ses capacités.
Pensez-vous toujours que le monopole d’une solution et/ou d’une idée suffise à la rendre pérenne ?
L’AMÉLIORATION seule ne suffit plus en DÉMOCRATIE.
La démocratie est au bout. Il faut innover.
Il faut la remplacer. Même si on ne voit pas – aujourd’hui – par quoi la remplacer.
Pendant plus de 120 ans, il n’y a pas eu de système qui puisse rivaliser avec Kodak. En moins de 10 ans, un nouveau mode de faire à rendu la pellicule obsolète.
Qu’est ce qui empêche d’imaginer le même processus pour la démocratie ? Vraiment quoi ? Sinon notre manque d’humilité qui a fait un si grand tort à Kodak ?
Personne ne pouvait imaginer chez Kodak que la photo se serait aussi :
- des « selfies »
- depuis des téléphones mobiles
- reliés entre eux par des ondes et
- stockés, édités, échangés sans être « matérialisés »,
- dans le monde entier, instantanément,
- quasi gratuitement
Aucune amélioration de la pellicule, absolument aucune, n’aurait pu offrir toutes ces nouvelles libertés de prendre ces photos.
Concernant la résistance aux changements, la démocratie et Kodak font face aux mêmes problèmes et font les mêmes erreurs.
- Comme pour Kodak, ceux qui tentent d’améliorer la démocratie FONT justement PARTIE de la société qui fournit le produit.
- Comme les chimistes de Kodack, les acteurs du système démocratique n’ont AUCUN INTÉRÊT à proposer autre chose. Cela aurait de fâcheuses répercussions sur la survie du système qui les nourrit.
- La démocratie N’EST PAS notre vie sociale et politique. Ce n’est qu’un support momentané. Notre vie sociale est BEAUCOUP PLUS.
- L’avenir de notre VIE SOCIALE, ne peut se limiter à une amélioration de la démocratie actuelle. L’avenir de notre VIE SOCIALE, c’est un NOUVEL ÉTAT D’ESPRIT, une nouvelle organisation qui permet de dépasser les limites du système – obsolète – actuel.
- Et comme les acteurs du système actuel ne sont pas les acteurs de ce changement, le nouveau système SE PASSERA d’eux.
Personne ne pouvait envisager chez KODAK les AVANTAGES de la DISPARITION de la pellicule.
Permettez-moi aussi de vous rappeler que lorsque l’on veut vraiment appliquer la démocratie, elle montre ses limites.
La démocratie est en situation d’échec – et l’a toujours été malgré plus de 120 ans d’activité – dans l’absence de RESPECT du traitement des MINORITÉS.
Galilée n’avait pas l’avis de la majorité avec lui. Il a été condamné par l’Église et le pape Urbain VIII en 1633. Ce n’est que le 11 septembre 1822, que l’Église catholique, a reconnu que la Terre tournait autour du Soleil et ce n’est qu’en l’an 2000 que le pape Jean-Paul II a présenté des excuses posthumes de l’Église à Galilée.
La MAJORITÉ n’a RIEN APPRIS de ses erreurs. La MAJORITÉ ne détient toujours ni le monopole de l’intelligence ni celui de la vérité. (homéopathie, climatologie, religion ou homosexualité…)
L’ÉCHEC PARADOXAL de la DÉMOCRATIE, c’est que la MAJORITÉ – souvent aujourd’hui – n’est plus que la somme de MINORITÉS.
Il n’y a plus de solution qui satisfasse une MAJORITÉ, mais uniquement des solutions qui fâchent L’ENSEMBLE – majoritaire – DES MINORITÉS.
La BONNE NOUVELLE c’est qu’il y a une vie après la pellicule/démocratie et de nombreuses opportunités sont aujourd’hui déjà offertes et à notre portée.
L’autre BONNE NOUVELLE c’est que nous aurons – prochainement à n’en pas douter – un nouveau moyen de vivre ensemble, de régler notre vie sociale, sans passer par les « faiseurs » de politique.
Je n’ai pas – évidemment – tous les détails de fonctionnement du nouveau système. Évidemment.
Mais je sais néanmoins que ce que pourra faire ce nouveau système sera – comme pour KODAK – inimaginable et incomparable avec ce qui est possible aujourd’hui.
Il y aura – comme pour la photographie – des premiers pas balbutiants. Peut-être même que le prochain système souffrira de quelques ratés et contre performances initiales.
Nous devrons aussi nous habituer à d’étranges façons de faire (penser aux selfies que nous envoyons sur le champs à nos amis par internet).
Ce que je sais, c’est que le retour en arrière est impossible. Lorsque notre système actuel rendra l’âme, il n’y aura ni nostalgie, ni regret.
Vous pensez que c’est impossible, utopique ?
Kodak aussi l’a cru.
Mais nous avons plus de points communs que de divergences. Reconnaissons nos points communs, n’abolissons pas nos différences.
Laissons le bénéfice du doute aux MINORITÉS. Acceptons nos différences.
Établissons des priorités claires et reconnaissons le droit au libre arbitre, même d’une minorité. Rappelons-nous que la majorité n’a jamais été le gage de l’intelligence. Acceptons de vivre en harmonie avec tous les « Galilée ».
Établissons comme priorité absolue de vivre MIEUX ENSEMBLE.
Le nouveau système. c’est demain.
Je vous souhaite une douce et agréable journée.
PS : Vous pensez que ce n’est pas si grave, que la démocratie a encore les moyens de s’en remettre ?
Je ne parierais pas. Rendez-vous jeudi prochain.