L’UCHRONIE – OU LE DÉSIR DE RÉÉCRIRE L’HISTOIRE

– Ce jour-là, j’aurais mieux fait de me casser une jambe –

UCHRONIE

Dans la littérature, l’uchronie est un genre qui repose sur le principe de la réécriture de l’h(H)istoire à partir de la modification d’un événement du passé.

L’auteur d’une uchronie prend comme point de départ une situation historique existante et en modifie l’issue (et si Hitler avait gagné la seconde guerre mondiale ?) pour ensuite imaginer les différentes conséquences possibles. On appelle uchronie, cette volonté de changer le cours de l’histoire pour imaginer ce qu’elle aurait pu être.

On parle aussi d’« histoire alternative » où des événements auraient pu arriver – et leurs conséquences – mais ne sont pas arrivés. L’auteur d’une uchronie réécrit l’histoire, non telle qu’elle fut, mais telle qu’elle aurait pu être, à ce qu’il croit ou telle qu’il espère qu’elle ait été.

Point de divergence

Le moment où l’histoire réelle et l’histoire uchronique – réécrite – divergent est appelé « point de divergence ». Ce point de divergence est souvent lié à des événements symboliques.

Nous avons tous – un jour ou l’autre – l’envie de réécrire une partie de notre histoire, d’être les auteurs d’une uchronie. Si j’avais su, j’aurais agi différemment.

Si j’avais su ! J’aurais mieux fait de me casser une jambe ce jour-là.
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Avoir envie de réécrire l’histoire, c’est penser pouvoir faire mieux, pour différentes raisons qui peuvent aller de la connaissance supplémentaire, à la prise de conscience, aux aléas ou aux conséquences de cette histoire.

On ne réécrit – habituellement – que deux types d’histoires, celles dont le « bénéfice » est insuffisant, celles :

  • « dont-on-croit-qu’elles-sont-un-échec » (la vie de couple ayant conduit à un divorce)
  • « potentielles, évitées-ou encore-non vécues » (la vie de couple, avec sa voisine, dont on rêve sans pouvoir la vivre)
Écrire l’histoire de SA VIE selon SA VISION, SES ENVIES et SES RÊVES

COMMENT – ÉVITER DE – RÉÉCRIRE SA PROPRE HISTOIRE ?

La première condition pour ne pas avoir besoin de réécrire l’histoire – de sa vie – et de l’écrire.

Je suis un fan définitif et absolu du PRINCIPE de l’uchronie. A chaque occasion d’un choix, j’imagine plusieurs variantes et leurs conséquences. A chaque choix je suis conscient de l’éventail de résultats possibles. Chaque choix – que j’assume pleinement – me met dans une situation mais m’exclut des autres situations.

J’ai compris qu’il n’existe pas un seul choix dans sa vie, mais une suite de choix, chacun relié au choix précédent et au choix suivant.

Ce sont des chaînes de choix. Et plus on fait de choix, plus ils sont reliés entre eux.

Je suis convaincu que nous pouvons, dans le présent, écrire notre histoire future en y mettant le moins possible de points de divergence potentiels.

Pour moi deux choses relient mes choix :

  • des valeurs personnelles
    Les choix sont une partie de moi, de ma personnalité et de mes valeurs (je n’aime pas – ni ne cautionne – la tricherie, le mensonge ou la drogue quelle qu’en soit la raison).
  • une cohérence globale
    J’ai été – pendant de très longues années – asthmatique et je suis toujours allergique au beurre cuit et à la bêtise humaine.

Le contexte dans lequel – ou pour lequel – je suis amené à faire mes choix a en définitive peu d’importance.

J’ai l’impression que ma vie aurait pu être totalement différente (au Canada où j’avais obtenu un travail, avec Gina qui m’a demandé de partir avec elle en Israël ou avec un diplôme de psychologue à l’UNI où je m’étais inscrit avant de faire l’EPFL). Mais dans le fond, j’aurais été fondamentalement le même (allergique à la bêtise humaine).

Au niveau méta, au niveau de l’âme, du karma ou de la conscience – appelons ça comme on veut – j’aurais traversé des épreuves, fait des expériences, dont j’aurais tiré des enseignements, vraisemblablement peu différents de ceux que j’ai eus.

Comment être sûr de cela ? Prenez par exemple le fait que j’ai été – pendant de très longues années – asthmatique.

Cette contrainte a façonné ma vie. Elle l’aurait également façonnée dans d’autres contextes. Ce qui est valable pour cette allergie, l’est également pour d’autres aspects – de base – de mon caractère (je suis également allergique au beurre cuit et à la bêtise humaine) .

Prenons un autre exemple. Un très bon musicien, donne toujours le meilleur de lui-même et de son instrument, quelque soit le lieu, le public et le morceau de son répertoire qu’il est amené à interpréter. Souvent néanmoins il ne joue que d’un seul instrument et n’a qu’un seul répertoire qu’il répète.

L’endroit du concert importe en définitive peu.

Dans ma vie j’ai réussi certaines choses, en ai raté d’autres. Je ne regrette pas le résultat final qui – j’en ai la ferme conviction – sur le fond n’aurait pas pu être très différent. La marque de la voiture, la couleur de la chemise peuvent changer, mais pas le respect des gens, la complicité avec ma fille, l’amour de ma conjointe – qui sont réellement ma « marque de fabrique » et m’auraient – je le crois – suivis dans d’autres contextes.

Le PRINCIPE de l’uchronie me permet de rêver, de changer le contexte, mais ne me permet pas de changer le fond de mon histoire – sauf sur des détails.

En uchronie on ne désire jamais réécrire les belles histoires

CHANCES, OPPORTUNITÉS et REGRETS

Quelles sont (seraient) les raisons – aujourd’hui – de réécrire mon histoire ?

Comme je l’ai dit ci-dessus, deux conditions dictent mes choix :

  • des valeurs personnelles
  • une cohérence globale

Personne n’est parfait, et même si rien ne peut être exclu, j’ai – très – rarement fait des choix qui ne correspondaient pas à mes valeurs personnelles. Vous n’arriverez pas à me vendre quelque chose que je ne veux pas – quelque soit la pression de la « mode du temps » – ni à me faire asseoir devant la télévision pour regarder Manchester United (pression de l’esprit grégaire).

Les – très – rares regrets, que j’ai, sont pour les occasions que je n’ai pas saisies, pour les choix que je n’ai pas faits, pour les expériences que je n’ai pas vécues, (je ne savais pas – à l’époque – que j’aurais pu faire psychologue à l’UNI en même temps que l’EPFL).

Je n’ai pas de regret lorsque j’ai fait d’autres choix à leur place (je ne suis pas parti avec Gina en Israël car j’ai déménagé en Suède).

Je ne regrette pas les choix non faits, lorsque j’en ai fait d’autres à la place.

Les seuls choix que je regrettent – souvent amèrement – sont les choix qu’on m’a imposés (la littérature russe au gymnase), les normes que je dois suivre (payer pour des abris PC obsolètes), les règlements auxquels je dois obéir (l’interdiction des minarets) et qui ne correspondent pas à la cohérence de la vision que j’ai de la (ma) vie, ni à mes valeurs personnelles.

FAIRE DES CHOIX PERSONNELS – indépendamment du contexte.

Je suis content – en définitive – des choix que j’ai faits dans ma vie. J’ai fait la connaissance de personnes de valeurs, j’ai eu une vie professionnelle difficile mais formatrice, sentimentale à étapes mais enrichissante, une fille que je n’échangerais contre rien au monde (même pas 5 garçons ou 18 chameaux…), des coïncidences à foison, des surprises le plus souvent bonnes et des expériences qui n’étaient pas prévues et qui ont laissé des souvenirs enrichissants et inoubliables.

Faire un choix, vivre une expérience, en tirer des leçons, en acquérir de la conscience, exploiter – au maximum – la potentialité liée à cette expérience et/ou au contexte est ce que j’en retiens.

Le fait de me casser une jambe m’aurait – dans bien des cas – évité une expérience fâcheuse, mais aussi la prise de conscience dont j’ai profité.

Et comme tous les choix sont reliés entre eux, la chaîne – si elle finit par être positive – est ce qui compte.

Le secret pour ne pas avoir de regret – ou de velléité de réécrire l’histoire – est d’ÉCRIRE SA PROPRE HISTOIRE, faire ses propres choix, d’empiler ses propres expériences (comme dans un collier), selon ses propres valeurs et une – certaine – cohérence personnelle.

Plus vous faites de choix, plus votre capacité à faire des choix s’améliore, plus votre vie vous APPARTIENT, plus elle vous correspond, moins vous avez l’envie de la réécrire.

Les MAUVAIS CHOIX, les MAUVAISES PRIORITÉS de KODAK l’ont amené à la FAILLITE

ÉLIMINONS LES OCCASIONS DE REGRETTER.

Je suis ABSTENTIONNISTE car la démocratie est une prison COMPORTEMENTALE. Elle me force – sans raisons – à vivre selon les règles de personnes extérieures à mes choix (les abris de protection civile ne me concernent pas) et à mes valeurs (intolérance pour les minarets).

Je suis ABSTENTIONNISTE car la démocratie me fait PERDRE MON TEMPS. A quoi me servent les connaissances acquises pendant mon baccalauréat ? Combien de fois me suis-je servi de mes connaissances concernant la deuxième guerre punique (218 à 203 av. J.-C.), du verbe gésir (sauf à la commande d’une pierre tombale) et de la classification des dicotylédones ?

Je suis ABSTENTIONNISTE car la démocratie m’impose SES MAUVAIS CHOIX et m’empêche de FAIRE MES PROPRES CHOIX (LAMAL, LPP). Je suis ABSTENTIONNISTE car nous valons beaucoup mieux et beaucoup plus que ces choix d’arrière garde.

Le seul moyen d’éviter des regrets futurs, c’est d’écrire l’histoire – présente – personnellement. C’est – en quelque sorte – une « uchronie active et présente », plutôt que réactive et empreinte de regrets.

ÉCRIVONS L’HISTOIRE PERSONNELLEMENT pour qu’il y ait le moins possible à RÉÉCRIRE.

Demain les mauvais choix de la démocratie ne laisseront que des regrets, que la possibilité d’une UCHRONIE.

Comme KODAK, le système démocratique est condamné à l’échec et à la faillite. KODAK a fait le choix de ne pas accepter le changement. KODAK est mort.

Si notre système démocratique fait le même choix, on se passera de lui.

Ne faisons pas les mêmes erreurs. Nous avons encore les moyens d’un autre futur. C’est maintenant qu’il faut choisir.

La BONNE NOUVELLE est que le changement ne laisse pas le choix et ne dépend pas de Kodak ou de la démocratie. (Vous connaissez l’histoire des bouteilles de lait et des oiseaux). Le changement va bouleverser nos habitudes, rendre obsolètes nos théories et nos dogmes, nos combats et nos certitudes.

L’AUTRE BONNE NOUVELLE est que – même sans KODAK – le futur est brillant et lumineux, porteur de nouvelles expériences. Le futur s’est passé – très bien – de KODAK, il se passera – de même – du dictât de la majorité.

Je vous souhaite une belle et agréable journée.

PS N°1 : Mon premier billet de l’année 2019 traitait des gilets jaunes. 5 mois ont passé. Il a gardé toute sa pertinence. « L’ANAMORPHOSE, est la PREMIÈRE FAÇON DE MENTIR« . Ils étaient 0.5 % des Français, ils sont restés 0.5 % des Français. Quelle qu’en ait été la couverture – complaisante – médiatique.

PS N° 2: La semaine prochaine, il n’y aura pas de billet. Petite pause pendant l’été. Demain je serai dans l’avion pour 4 mois de voyage. Je reprendrai – probablement – mon blog en octobre. Le cas échéant, différemment. Passez un bel été.