Remplaçons le modèle de la démocratie par celui de la fédération de volley-ball
ESPRIT GRÉGAIRE
L’individu a un fort besoin d’affirmation de soi, une grande volonté d’autonomie et de réalisation personnelle. L’individu est UNIQUE et veut battre des records personnels, porter des titres et arborer des médailles pour affirmer sa DIFFÉRENCE.
Mais à côté de son penchant individualiste, l’homme a de toujours, eu également un aspect GRÉGAIRE qui le pousse à se regrouper, à adopter un mode de pensée et un comportement de GROUPE avec ses congénères (à défaut d’être ses semblables) à se battre – en groupe – pour gagner une médaille par équipe et/ou par nation.
Cet esprit grégaire nécessite une organisation. Et c’est là que commencent les problèmes. Il n’existe pas d’ORGANISATION idéale et parfaite, qui en même temps respecte le PENCHANT INDIVIDUALISTE de chacun et favorise le BIEN COMMUN. Ça n’existe simplement pas car les deux aspects sont antinomiques.
On a tout essayé, depuis l’anarchie, l’autoritarisme, l’autocratie, la monarchie, le communisme, en passant pas la démocratie, l’ochlocratie, l’oligarchie jusqu’à la république, la théocratie, l’idéalisme et même le mariage (pour aboutir à un taux de 60 % de divorces).
Où est l’erreur ?
Le regroupement se fait – généralement – autour d’un problème, d’une peur, d’une menace mais rarement autour d’un objectif que l’on peut atteindre seul. Il existe l’association des femmes battues (menace), des locataires (peur) mais pas celle des gagnants du loto (réussite chanceuse mais individuelle).
C’est la raison pour laquelle, pour les partis, il est toujours plus facile de faire voter NON que OUI, de faire peur que d’envisager une évolution, de restreindre que de libérer.
Puisque l’on ne se regroupe que pour trouver une solution à un problème, la principale erreur est de croire que le groupe est la solution. La communauté n’a PAS LA SOLUTION en elle-même. Elle ne fait que regrouper des forces pour mieux FAIRE FACE aux problèmes.
Mais elle ne porte PAS DE SOLUTION INTRINSÈQUE.
Il n’existe pas de solution universelle, celle du bien être pour tout le monde.
Mon bonheur n’est pas le vôtre et ne le sera sans doute jamais. Et c’est très bien comme cela.
Aucune organisation communautaire – et ceci est vrai également pour la démocratie – ne peut effacer les divisions, forger un consensus durable et assurer le bonheur individuel globalement et de façon universelle. Ce sont ces attentes inconsidérées qui contribuent au sentiment de déception de la vie communautaire.
VIVRE EN COMMUNAUTÉ
S’il n’existe pas d’organisation parfaite, il existe un aspect INDISPENSABLE à la vie en communauté.
Je veux parler de l’HOMOGÉNÉITÉ liée à l’ÉCHELLE des regroupements.
Plus le groupement des individus est large, différent, inégal, varié, plus la diversité est grande, plus l’objectif est diffus, plus le danger est présent de perdre l’homogénéité nécessaire au partage d’un même but.
On est tous individuel pour les gains. La seule chose qui nous diffère, c’est la QUANTITÉ DE RISQUES, de peurs et de pertes que nous ne pouvons/voulons pas assumer et donc la QUANTITÉ DE COMMUNAUTÉ dont nous avons BESOIN.
Il est facile de comprendre que l’on ne se regroupe jamais pour des gains (connaissez-vous l’association suisse des gagnants du loto ou des femmes heureuses en ménage ?) mais pour des risques (assurance incendie) ou des craintes (les minarets en Suisse) ou compenser des pertes (assurance chômage).
Pour remplir son rôle et atteindre son objectif, il faut à la communauté DEUX QUALITÉS :
- un OUI au BUT CLAIR ET PARTAGÉ par ses membres
(HOMOGÉNÉITÉ) et son corollaire - le libre choix d’adhésion et de renonciation (LIBERTÉ D’APPARTENANCE)
L’HOMOGÉNÉITÉ de la communauté passe souvent par sa TAILLE. Les sportifs l’ont bien compris. Nous n’avons pas de fédération des joueurs d’objets ronds, mais des fédérations de golf, de volley-ball, de football, de billard ou de tennis.
La fédération de volley-ball rassemble, et LIMITE son groupement UNIQUEMENT, aux gens intéressés par un type de ballon qui permet de jouer au volley-ball, à l’exclusion de tout autre sport.
La fédération de volley-ball N’IMPOSE RIEN, ne fait pas de prosélytisme et ne cherche pas à influencer hors du cadre de sa fédération et de ses 37’000 adhérents. Son affiliation est libre et RÉSILIABLE en tout temps. Son adhésion ne vous empêche pas D’AUTRES ADHÉSIONS. Vous pouvez également faire partie du club de billard et de golf, et même adhérer au parti socialiste.
Et c’est très bien ainsi.
Lorsque le parti socialiste a une vision, il veut à tout prix – l’imposer A L’ENSEMBLE des citoyens. Il force TOUT LE MONDE à partager ses peurs, ses besoins. Sinon pourquoi vouloir dicter – hors du cadre de ses 30’000 membres – un unique système de retraite, d’assurance maladie et ne pas laisser LE LIBRE ARBITRE à chacun ?
COHABITATIONS DES DIFFÉRENTES COMMUNAUTÉS
Si l’HOMOGÉNÉITÉ est bonne pour une communauté, car elle la rend plus capable d’actions communes, de créer des noyaux ayant à la fois plus de valeur partagées mais également une identité et des intérêts similaires et une plus grande solidarité interne, la DIVERSITÉ est un atout indispensable sur le long terme. Elle permet à la fois de générer en permanence des améliorations (techniques, sociales, politiques) et d’assurer d’avoir plus rapidement des réponses à des problèmes nouveaux.
Les biologistes remarquent qu’une communauté diversifiée s’assure une meilleure résilience dans le long terme. Ces mêmes biologistes remarquent également qu’il y a une plus grande DIVERSITÉ génétique chez les espèces généralistes amenées à évoluer dans des environnements différents, de même pour les espèces évoluant dans des environnements riches et complexes.
Une COHABITATION des multiples DIVERSITÉS communautaires est donc non seulement souhaitable mais NÉCESSAIRE.
Créons un lieu et des conditions favorables pour un groupement HÉTÉROGÈNE de communautés HOMOGÈNES, où les membres peuvent être très différents entre eux mais se sentent tout de même appartenir à un même ensemble.
Même si la cohabitation de ces différences entraînent inévitablement quelques frictions car les membres ne se comprennent pas toujours facilement, et ne perçoivent pas les choses de la même façon, permettons la COHABITATION de la DIVERSITÉ (restaurants HALAL et NON HALAL, choix LAMAL et NON LAMAL, LPP et NON LPP).
Pour mémoire, je vous rappelle la vidéo que j’avais déjà chargée dans un billet précédent (TV Danemark sur Youtube).
Que partagent les joueurs de volley-ball et les joueurs de football ? Peut-être les vestiaires de la place des sports. Il y aura lieu d’établir un règlement de « cohabitation communautaire » pour l’utilisation des vestiaires. On pourrait imaginer ce modèle sur la base de celui qui règle la gestion des différents organes au sein de NOTRE CORPS.
Notre DÉMOCRATIE n’est pas la solution :
- elle n’a pas de BUT PARTAGÉ PAR TOUS ces participants (les minorités vous le diront)
- elle ne laisse pas le LIBRE ARBITRE D’ADHÉSION ni de renonciation (les minorités sont soumises à la majorité)
Même si la démocratie n’obtient jamais un oui au but général, elle ne tolère pas la DIVERSITÉ ni qu’on sorte de SES CHOIX IMPOSÉS.
Il n’existe pas d’AUTRE SOLUTION – pour les minorités – en démocratie, QUE LA SOUMISSION à la loi du plus grand nombre, malgré le fait que le taux d’adhésion de ses options – imposées – soit EXTRÊMEMENT FAIBLE, souvent de l’ordre de 50 %.
Personnellement je ne comprends pas pourquoi en 2019 nous construisons encore – à grands frais – des abris de protection civile (qui n’ont depuis la dernière guerre SAUVÉS AUCUNE VIE et dont – soit dit en passant – les normes ont encore été rigidifiées au 1er janvier 2018). Je peux comprendre que certaines personnes fassent ce choix – et l’assument – mais je revendique LE CHOIX de participer à une communauté qui utiliserait ce budget à autre chose.
La DÉMOCRATIE n’est pas la solution, car à force de fâcher des minorités, elle va être renversée, remplacée ou abandonnée par obsolescence. Comme Kodak. Ce n’est même plus une hypothèse. C’est une question de temps.
La démocratie me FATIGUE aujourd’hui avec ses grandes batailles, ses exclusions et son despotisme. Par sa volonté d’universalisme dans tous les domaines et à tous niveaux, la démocratie ne tolère plus les identités diverses et profondes.
Je partage ma vie entre plusieurs communautés choisies et je tolère celles que je n’ai pas choisies.
Je suis ABSTENTIONNISTE car dans la DÉMOCRATIE, je n’ai ni l’INDÉPENDANCE, ni l’AUTONOMIE de pouvoir choisir ma (mes) communauté(s). Je veux qu’on puisse choisir sa communauté de RISQUES et d’INTÉRÊTS dans les domaines de la santé (LAMAL obligatoire), de l’éducation (HARMOS obligatoire), de ses relations internationales (ABRIS PC obligatoires), de sa retraite (LPP obligatoire), de ses convictions (SERVICE MILITAIRE très longtemps obligatoire), de ses croyances religieuses (cultes catholiques et maintenant MINARETS interdits) et de sa vie privée (HOMOSEXUALITÉ mal reconnue).
Je suis ABSTENTIONNISTE car je me refuse d’être PRISONNIER de la DÉMOCRATIE, de NE PAS pouvoir CHOISIR ma vie.
Je veux choisir mon menu À LA CARTE et ne pas être obligé de manger le MENU DU JOUR imposé par la DÉMOCRATIE.
La BONNE NOUVELLE est qu’il existe déjà un domaine dans lequel il est possible de faire UNE COMMUNAUTÉ à sa façon et de tendre à l’excellence. C’est le couple. C’est la toute première communauté d’intérêts. On en choisit ses membres, son organisation, établit et gère son budget. C’est un appréciable champ d’expériences. On peut étendre ensuite cette communauté à sa famille.
Bien sûr pour cela, il faut préférer ses enfants et sa femme à Manchester United ou à son iPhone. Mais ça c’est une autre histoire et là encore, à chacun son choix.
L’autre BONNE NOUVELLE c’est que je vis en Asie et si d’aventure la démocratie devenait mondiale, je suis bien placé pour faire partie – enfin – de la majorité.
Je vous souhaite une bonne et agréable journée.
PS : La semaine prochaine je vous parle du duel. A jeudi prochain.